L’Électroscope. Expériences électriques

REPLIEZ un fil de fer en forme de Z à deux angles droits comme l’indique notre dessin; posez la branche horizontale supérieure sur le bord d’un verre, et placez par-dessus un petit plateau ou une plaque de métal. La branche verticale ne devra pas toucher le verre, et la branche horizontale inférieure supportera une petite bande de papier d’étain pliée en deux et placée à cheval sur elle.
Si vous frottez maintenant une baguette de verre ou un bâton de cire à cacheter avec un chiffon de laine, et que vous approchiez l’un ou l’autre du bord du plateau, vous voyez aussitôt les deux feuilles de papier d’étain s’écarter violemment l’une de l’autre, comme cela aurait eu lieu avec l’appareil bien connu des cabinets de physique : l’électromètre ou électroscope à feuilles d’or.
L’excellent électroscope que vous venez d’improviser va non seulement vous permettre de constater si un corps est ou non électrisé, mais il vous indiquera encore de quelle espèce d’électricité, positive ou négative, ce corps est chargé. Approchons, par exemple, du plateau un morceau de papier bien sec que nous aurons électrisé en le frottant vigoureusement avec une brosse, et, tandis que les feuilles de notre électroscope s’écartent sous l’influence de ce papier, touchons le plateau avec le doigt. Les feuilles retombent; mais si nous retirons notre doigt, puis le morceau de papier, elles divergent de nouveau.
L’appareil est alors chargé d’électricité contraire à celle du papier. Pour constater quelle est cette électricité, approchons lentement du plateau la baguette de verre frottée avec de la laine; nous voyons la divergence des feuilles augmenter; cela indique que l’électricité de notre électroscope est de même espèce que celle du verre, c’est-à-dire positive. Notre feuille de papier était donc chargée de l’électricité contraire, c’est-à-dire négative.
Inversement, si la divergence avait diminué, nous en aurions conclu que le corps à étudier était chargé d’électricité positive.