Rotation d’une roue horizontale devant un aimant.

CONSTRUISEZ une roue légère dont le moyeu soit une rondelle de bouchon, autour de laquelle vous planterez quatre tiges de cuivre qui seront les rayons de la roue ; en travers des extrémités de ces tiges et suivant le diamètre de leur section, vous aurez fait à la lime quatre entailles, destinées à recevoir un cercle en fil de fer très mince qui représentera la jante. Une aiguille à tricoter plantée dans le bouchon perpendiculairement à la roue ainsi construite sera l’arbre vertical servant de support à cette roue. Il s’agit de supporter cet arbre à sa partie inférieure, tout en maintenant sa parfaite verticalité.
Collez la base d’un bouchon sur une rondelle de carton; ce sera le socle de l’appareil , sur l’autre base fixez avec de la cire à cacheter un petit bouton en porcelaine, un peu concave, et sur ce bouton une grosse perle de verre; vous aurez ainsi une crapaudine, dans laquelle le bas de votre aiguille à tricoter, formant pivot, pourra tourner aisément, ce pivot s’appuyant sur le boulon de porcelaine et tournant dans la perle.
Tordez une épingle à cheveux de façon qu’elle forme un petit anneau en son milieu, et plantez ses deux branches dans le bouchon, de part et d’autre du bouton; l’aiguille à tricoter passera par cet anneau avant d’entrer dans la perle, et ces deux soutiens assureront sa position verticale. Vous avez ainsi une roue horizontale très légère, prête à tourner avec des frottements presque nuls .
Placez, à une petite distance de la roue, un aimant ordinaire en fer à cheval, posé horizontalement sur un support quelconque et dans le plan de la roue; la roue est en équilibre devant cet aimant, puisque les deux branches exercent leur action sur deux portions égales de sa circonférence.
Mais, si vous venez à chauffer, avec une lampe à esprit-de-vin (1), une portion de la roue située devant l’une des branches de l’aimant, cette portion rougit et aussitôt vous voyez la roue se mettre à tourner lentement d’une façon continue, la portion chauffée tendant toujours à s’écarter de l’aimant.
Voici l’explication du phénomène qui se produit : on sait que le fer est attiré par l’aimant à la température ordinaire, mais, dès qu’on le chauffe à 600°, à partir du rouge sombre, l’aimant ne l’attire plus. La partie froide de la roue est donc plus attirée par l’aimant que la partie chaude, et la roue se met à tourner dans le sens indiqué par les flèches sur le dessin.

(1) On peut improviser une lampe à esprit de-vin au moyen d’un petit flacon plein d’alcool dans lequel trempe une mèche faite avec des brins de coton. Sur le goulot du flacon sera posée une petite rondelle de zinc ou ds fer-blanc percée d’un trou par lequel passe à frottement dur l’extrémité de la mèche. C’est une lampe ainsi fabriquée que représente notre dessin.