Peser une lettre avec un manche à balai.

Pour peser des objets légers, tels qu’une lettre, il faut une balance d’une assez grande précision; c’est à ce titre que nous recommandons à nos lecteurs notre pèse-lettres fabriqué avec un manche à balai.
Sciez un bout de manche à balai de 0,30 m de longueur environ, et plongez-le dans un bocal plein d’eau après l’avoir lesté à sa partie inférieure de façon qu’il plonge d’environ 0,20m dans le liquide. Fixez au sommet, à l’aide d’un petit clou, une carte de visite qui sera le plateau de l’appareil, et voilà votre pèse-lettres construit. Il ne vous reste plus qu’à le graduer. Pour cela, posez sur le plateau trois sous, représentant un poids de 15 grammes; votre appareil enfoncera d’une certaine quantité et vous marquerez, par un trait de crayon bien noir, la ligne d’affleurement du liquide. Il y aura avantage à vernir ou à peindre ce morceau de bois, pour éviter qu’il ne s’alourdisse par l’absorption du liquide. L’appareil étant ainsi gradué, retirez les sous, et mettez sur le plateau la lettre que vous désirez peser. Si le trait de crayon reste au-dessus du niveau de l’eau,
la lettre pèse moins de 15 grammes et l’affranchissement simple à 10 centimes suffira. Si, au contraire, le trait de crayon plonge dans le liquide, le port doit être doublé ( 1 ).

(1) Comparer avec notre morceau de bois l’appareil connu en physique sous le nom d’aréomètre de Nicholson, qui sert à déterminer non seulement le poids d’un corps, par la méthode de la double-pesée, mais encore la densité
des corps solides, insolubles dans l’eau. Les aréomètres à poids constant, tels que celui de Baumé, de GayLussac, etc., servent à déterminer la densité des liquides. Le même principe a été appliqué aux appareils employés couramment dans la vie usuelle: pèse-vin, pèse-sirop, pèse-lait, etc.