Le Chaud et le Froid sortant d’un soumet.

Le Chaud et le Froid sortant d’un soumet.

Lorsque nous plaçons notre main devant un soufflet qui fonctionne, nous éprouvons une sensation de fraîcheur. Appliquons la bouche de l’instrument sur le réservoir de notre thermomètre, et soufflons vigoureusement.
Le thermomètre v.a baisser, me direz-vous. Erreur!
Si vous soufflez vigoureusement et que votre soufflet soit d’une bonne dimension, vous voyez le mercure (ou l’alcool) monter de 4 à 5 degrés centigrades, ce qui accuse une sérieuse élévation de température. Ce curieux résultat nous rappelle que les gaz, et l’air en particulier, s’échauffent par la compression. Vous obtiendrez le même résultat, en petit, à l’aide d’un soufflet fabriqué en papier plié. Voilà notre soufflet classé parmi les personnages dont Je fabuliste a dit : « Arrière ceux dont la bouche. Souffle le chaud et le froid. » Voulez-vous maintenant, avant de laisser votre soufflet, le transformer en machine à fabriquer de la glace? Enfoncez dans l’ouverture une bande de papier buvard enroulée en bouchon, et dont l’extrémité sera découpée en frange, comme le papier qui décore l’os d’un jambonneau. Trempez cette extrémité dans de l’éther, de la benzine ou autre corps s’évaporant facilement, et faites marcher le soufflet. Au bout de quelques coups, vous voyez votre panache de papier buvard se recouvrir d’une couche de gelée blanche. La glace ainsi produite est due à la congélation de la vapeur d’eau contenue dans l’air, cette congélation étant elle-même produite par l’évaporation du liquide volatil.