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Un Paradoxe hydraulique.

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Nos lecteurs sont déjà initiés à la construction d’un certain nombre d’appareils dans lesquels on emploie, en guise de tuyaux, des brins de paille enfoncés dans des bouchons, et dont les joints avec ces derniers sont renforcés par de la cire. J’indiquerai donc très sommairement, et sans entrer dans les détails, le mode de construction de l’appareil qui va nous servir pour l’expérience du paradoxe hydraulique.
Dans un verre de lampe retourné, placez trois bouchons plats, l’un à l’extrémité du cylindre étroit, l’autre à l’extrémité de la partie élargie, le troisième dans le cylindre étroit à l’endroit où commence l’augmentation du diamètre. Ces trois bouchons doivent former une fermeture hermétique; ceux du haut et du bas peuvent être, dans ce but, garnis d’une peau de gant. Le bouchon intermédiaire est percé de deux trous, traversés par deux grosses pailles de seigle. La première paille B effleure le dessus du bouchon intermédiaire et son extrémité inférieure s’arrête à 2 centimètres environ du bas du verre. Ici, il faut un double coude, que nous obtenons à l’aide de deux petits bouchons, comme on le voit sur le détail donné à gauche et au bas de notre dessin. Le bout de paille horizontal aura le même diamètre que B et une longueur, entre les bouchons, de 1 centimètre environ. Le brin de paille vertical formant le second coude, et qui va nous servir d’ajutage, aura 2 centimètres de long, et un diamètre très faible; la seconde paille A,
de la grosseur de B, traversera le bouchon intermédiaire pour s’arrêter en haut, tout près du bouchon: supérieur, et, en bas, à une petite distance de l’orifice de l’ajutage. Pour monter l’appareil, voici l’ordre à suivre : mettre le bouchon inférieur, installer à part le bouchon intermédiaire avec les pailles, et descendre le tout dans le verre de lampe; bien fixer le bouchon intermédiaire, et enduire le pourtour avec de la cire.
remplir d’eau, aux trois quarts, le petit réservoir supérieur et mettre le bouchon du haut.
Si nous tenons le tube verticalement dans notre main, nous voyons un petit jet d’eau se produire à l’extrémité de l’ajutage, mais, au lieu de voir cette eau retomber ensuite au fond du verre de lampe, sur le bouchon inférieur, nous constatons qu’elle s’élance dans le tuyau A et remonte jusqu’à son extrémité supérieure pour revenir dans le petit réservoir. Or cette eau était sortie du réservoir par l’orifice du tuyau B, situé à un niveau moins élevé que celui auquel elle revient, ce qui semble renverser toutes les idées admises sur l’écoulement de l’eau, qui ne peut pas s’élever d’elle-même plus haut que son point de départ.
Voici maintenant ce qui se passe : disons tout de suite, au grand chagrin des chercheurs du mouvement perpétuel, que toute l’eau ne remonte pas dans le réservoir supérieur; une partie retombe au bas du cylindre.
Quant à l’autre, celle qui nous intéresse, elle est aspirée dans le réservoir par le tube A, de bas en haut, en vertu du vide partiel créé dans ce réservoir par l’écoulement du liquide.
Ce curieux phénomène dure quelques minutes, pendant lesquelles le liquide descend, remonte en partie pour redescendre de nouveau, etc. Quand il est terminé, on retire le bouchon inférieur pour évacuer le liquide, puis on replace ce bouchon ; on remet de l’eau dans le réservoir supérieur, on rebouche également, et voilà l’appareil préparé pour une nouvelle expérience.