Tir à la sarbacane.

NE jetez pas les pinceaux usés de vos boîtes à couleurs, mais conservez-les pour organiser un tir à la sarbacane, d’une force et d’une justesse étonnantes.
Arrachez du tuyau de plume la touffe du pinceau et introduisez à l’intérieur de ce petit paquet de poils une épingle, dont la pointe traversera la partie du pinceau reliée par une ligature de fil, puis ressortira à l’extérieur. Vous aurez ainsi le projectile.
La sarbacane sera un tube de papier obtenu en enroulant plusieurs fois une feuille de papier enduite de colle autour d’un gros porte-plume ou d’une tige ronde quelconque; contrairement aux autres armes dont le calibre doit rigoureusement correspondre à la grosseur du projectile, le diamètre intérieur de notre tube de papier (que vous pouvez remplacer par un tube de verre, de roseau, etc), peut varier dans d’assez grandes limites. Réciproquement, quel que soit le diamètre du tube la dimension des pinceaux importe peu; les gros, les petits, tout est bon. Mettez un des projectiles-flèches, la pointe en avant, à l’entrée du tube, placez-vous en face d’une cible en carton et soufflez vigoureusement. L’air insufflé commence par écarter les brins du pinceau, qui est pris à rebrousse-poil, et par les appliquer contre les parois du tube ; ce tube étant ainsi momentanément fermé, l’air de votre souffle s’y comprime et dès lors tout se passe comme dans une sarbacane ordinaire; la flèche, violemment projetée, vient frapper la cible et s’y fixer par sa pointe, permettant ainsi de constater votre adresse; les poils du pinceau ont servi à maintenir sa position horizontale pendant tout le trajet, et vous serez surpris de la distance que peuvent franchir les petits projectiles : au moins 5 ou 6 mètres!