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CHUNG LING SOO (William Ellsworth ROBINSON 1861-1918)

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éditorial  juillet 1956 journal l’illusionniste

Je viens de lire le livre de Will Dexter ” L’énigme de Chung-Ling-Soo ” paru récemment à Londres.
L’auteur, fort bien documenté, parle longuement de la mort tragique du grand magicien et apporte les preuves indiscutables de sa mort accidentelle
et non d’un suicide comme il fut écrit dans de nombreux journaux et revues de l’époque.
Dans cet excellent ouvrage j’ai trouvé aussi la confirmation de la désastreuse première représentation de Soo aux Folies-Bergère, au cours
de laquelle il renversa sur la scène une immense coupe remplie d’eau ce qui lui valut d’être résilié sur le champ, mais aussi engagé à Londres par un
administrateur qui n’avait pas la vue courte et reconnaissait du talent à Soo sans attacher d’importance à une maladresse assez exceptionnelle.
J’ai eu la bonne fortune de voir le numéro de Chung-Ling-Soo à l’Alhambra de Paris en 191 6 et de tous les magiciens que j’ai connus, Soo a
toujours été pour moi le plus grand. Aucun n’a égalé jusqu’ici son immense talent, son génie inventif, sa somptueuse mise en scène; et quand je dis
”immense talent”, je pense plus à l’artiste comédien qu’au prestidigitateur. Je ne retracerai pas ici la vie de Chung-Ling-Soo qui, comme beaucoup
le savent, était natif de New-York et s’appelait en réalité William Robinson; je ne parlerai pas non plus de ses expériences, de son affichage gigantesque, tout cela a été décrit en son temps dans beaucoup de journaux. Mais, sans être de ceux qui pleurerit aujourd’hui encore sur le kilo de sucre à 14 sous et les promenoirs à 50 centimes, je me bornerai à constater la disparition successive des grands numéros d’illusion qui occupaient toute la seconde partie d’un programme de music-hall et j’engagerai tous les ”prestis” a ne pas s’attendrir sur cette époque révolue qui pour bon nombre de raisons ne peut revenir, mais plutôt à reconsidérer la question, à adapter leur numéro aux exigences de la vie moderne, donc à faire court, gai et original.
ROBERT VENO